Limazinèr Zourné international kréol

15/10/2001
Projets

Projet

Limazinèr, zourné internasionaL kréol

Limazinèr est une action artistique ambitieuse qui célèbre la création contemporaine — poésie, photographie, arts plastiques — en utilisant des réseaux publicitaires pour mieux toucher le grand public. En investissant les lieux de passage quotidiens, l’événement inscrit l’art et la langue créole au cœur de la vie collective réunionnaise.

Parlée par plusieurs millions de personnes dans le monde, la langue créole a longtemps été stigmatisée ; enseignée aujourd’hui à l’université, elle fait l’objet d’un mois de mobilisation chaque octobre, et le 28 octobre est depuis 1983 la Journée internationale de la langue et de la culture créoles.

Programme de l’édition 2001

  • Dates : du 15 au 31 octobre
  • Photographies (Thierry Hoarau, Jean-Marc Grenier, Jean-Noël Enilorac, Laurent Zitte)
    • 4 séries de 150 photos-affiches (60 × 80 cm)
    • 1 200 panneaux publicitaires sur tout le territoire réunionnais (commerces, salles d’attente, espaces publics…)
  • Affiches-poèmes (Francky Lauret & Cristian Floy Jalma)
    • 2 grands formats (4 × 3 m) positionnés à l’entrée de l’Espace Jeumon
  • Dépliant : format A4 (21 × 29,7 cm)
  • textes de Patricia de Bollivier et Francky Lauret

Cette deuxième édition de Limazinèr était portée par le Pôle de recherches et de création en arts actuels, structure intermédiaire entre Jeumon Art Plastique et Lerka, espace de recherche et de création en arts actuels. 

En partenariat avec
Caféine, Graphica, Savignan Photo, Clg affichage, Labo Pict, Kamboo et le soutien de la Ville de Saint-Denis, le Département Réunion, la Région Réunion, la Drac Réunion

Limazinèr, zourné internasional kréol 2001 

« De l’eau est tombée du ciel depuis le rêve, en 1974, d’un archipel créole réunissant dans un même projet les peuples des mondes créoles, avec leur langue et leur culture. La mer n’a pas effacé les traces de ces conquérants/bâtisseurs sur le sable de “Bannzil”, territoire utopique. Comment imaginer les habitants de cet archipel créole en devenir? Parle-t- on d’une culture créole ou de cultures créoles? Créolité, réunionnité, ou les deux ? Ne peut-on pas parler en français et penser en créole, ou inversement ? Ne peut-on français penser et créole parler? » * Comment les artistes et les poètes s’inscrivent-t-ils dans ce « bâtissage »? L’utopie est en marche et avance à coup de questions… 

«Kombien dolo, lo sièl la fine largé dopi rèvla, dan lané 1974. Met ansanm dann in mèm lidé tout bann pèp kréol sanm zot lang, zot kiltir. La mèr la pankor éfas lo bann tras marké si lo sab “banzil” – peï maziné par détroi maronèr/déboutér. Koman domoun so banzil là va viv domin ? Néna inn mèm sinonsa bonpé kiltir kréol ? Nou lé kréol ? nou lé Réyoné ? sinonsa lé dé ? Mazine an kréol, koz an fransé sinonsa mazine an fransé koz an kréol, yginy sa?»* Parkoman bann zartis, bann poèt y trouv in plas dann batisaz là ? Mazinaz là finn démaré, sobatkoz va fé avans ali. 

Patricia de Bollivier, Antoine du Vignaux (tradiksion : Dominique Carrère) — oktob 2001

* Francky Lauret, Négromancie, p 44, Océan Editions,199 

Il y a deux Iliades,
Deux père-îles…
Deux volcans en érection,
Dont l’un, impuissant, qui a fait l’île
Dont l’autre, incontinent, qui rêve d’en faire un continent,
Se peut-il que les deux soient stériles ?
Robinson Mascareignas, Robinson Sarda Garriga :
Faux Crusoés, quelle utopie avez-vous conçue ?

Francky Lauret, Négromancie p. 34, Océan Editions, 1999

Ela ka wé dimmi
Iliades
Dimmi rof – élaze
Dimmi lirdanle iba fradeinn
Dof ol’dim, madal, fanl wé narky ol’ élaz
Dof ol’ bana, madopixiar, fanl nanbell dimi narkal dim opixiar, Oz oko – éla Zadr lo dimmi kafou sokélaze ?
 

Robinson Mascareignas Robinson Sarda Garriga : Biyé Crusoés, sékar kawèz wédo – zot bolté?

Christian Jalma dit Pink Floyd, traduction en Éla Kawèz, septembre 2001