Nwar

01/09/2018
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Projet

Petites histoires du charbon de bois dans le quartier du Brûlé à Saint-Denis

ORIGINE DU NOM

L’origine du nom « Brûlé » donné au village serait liée à la production de charbon de bois et à la fumée dégagée par sa combustion visible sur les pentes. Cependant, cette fumée serait davantage le fait des activités menées dans la forêt de la Providence que sur le domaine forestier du Brûlé lui-même. Selon les anciens charbonniers, à l’endroit où s’effectuait la carbonisation du bois, la terre prenait une couleur noire et brûlée. Elle devenait également plus fertile, et les trous de fourneau ou trou de charbon étaient souvent utilisés par la suite pour des cultures.

L’INSTALLATION AU BRÛLÉ

Le Brûlé, étagé entre 400 et 1000 mètres d’attitude entre le Bassin Couderc et la Roche-Ecrite, est bordé à l’Ouest par la rivière Saint-Denis et à l’Est par la ravine Montplaisir. L’occupation officielle du Brûlé date du XVIIIe siècle avec l’attribution des premières concessions en 1706. L’année suivante, on y compte 13 familles, installées sur les hauteurs surplombant le village actuel comme l’attestent les vieilles propriétés Maniquet, Oriot, Crémazy ou encore Prévalée.

Certains maraîchers de Salazie qui transitaient par Le Brûlé pour atteindre Saint-Denis finiront par s’établir au village. D’autres feront le déplacement depuis Le Tampon pour travailler dans le charbon avant de décider de s’y établir. L’attrait du village est étroitement lié dès l’origine à la recherche de travail et d’amélioration des conditions de vie en se rapprochant de Saint-Denis.

Les installations saisonnières ou permanentes étaient majoritairement conditionnées par la production de charbon de bois issue directement de la forêt du Brûlé. Le village du Brûlé dans les hauteurs de Saint-Denis semble offrir davantage de perspectives d’emploi et de subsistance que dans les autres localités de l’île, comme La Plaine des Cafres, La Montagne et La Possession.

NWAR est une exposition organisée par Lerka en collaboration avec les associations HP ô, ARU sur une idée de Khala, chorégraphe, avec la complicité de Zanmari Baré. Elle se place dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine 2018 voulues par la Ville de Saint-Denis et le label Art et Histoire.

Remerciements aux habitant-e-s du quartier du Brûlé, spécialement Mme Poleya, Mr Boyer, Mr Emile, Mr Ramassamy, Mme Carrié, Mr Ifiantepia, Mr Maillot, aux associations, et aux équipes de la Ville de Saint-Denis. Remerciements particuliers à Labopix. Les photos ont été réalisées par Ibrahim Mulin, photographe.

Les textes ont été rédigés par Mickael Rivière, historien-chercheur indépendant dans le cadre d’une étude s’intitulant, “La production de charbon de bois au Brûlé de Saint-Denis”.
Juillet 2018.

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